Cette formation lilloise a donc choisi pour patronyme, le nom d’un réalisateur, acteur, producteur, scénariste et monteur américain, décédé en 1978. Au cours de son existence, il était considéré comme un piètre cinéaste. Il a pourtant été réhabilité après sa mort.
Pour enregistrer cet elpee, le groupe a engagé un nouveau drummer, en l’occurrence Jason Van Gulick, qui a notamment bossé pour Carla Bozulich. Et puis reçu le concours de la chanteuse japonaise Asako Fujimoto (Cosmic Berry, Tiger Fingers), sur deux titres, dont l’hyper mélodique « r-t » et « Temporary moving in ». Ethérée, elle vient se poser sur ce dernier morceau, dans une forme de dream pop élégante, quoique enlevée, mais bien balancée, que n’aurait pas désavoué des formations shoegaze issues de la seconde moitié des eighties et de la première partie des nineties, comme Lush ou Chapterhouse.
Nourrie au math au math rock, au post rock, à l’électro et la house, la musique d’Ed Wood Jr puiserait cependant son inspiration chez Battles, Fuck Buttons et PVT pour l’aspect électro et Electric Electric ainsi que Mnemotechnic, en ce qui concerne l’approche rock (NDR : c’est dans la bio), mais également et probablement chez Archive et Nomeansno. Tour à tour tribale, dark ou atmosphérique, elle réalise une fusion entre instrumentation organique et électronique. Et franchement, elle est plutôt réussie. Un jolie prouesse, quand on voit le nombre d’artistes ou de groupes qui se plantent dans l’exercice ou se contentent de ressasser les mêmes clichés pour être dans l’air du temps.