Australien, John McNamara est chanteur/guitariste. Son univers, c’est le blues et la soul. Ce jeune artiste avait publié un premier opus, au titre évocateur, en août 2014 : "Alone with the blues - One voice, one guitar". En 2015, il a représenté le blues australien à l'International Blues Challenge de Memphis. Il est surtout notoire pour sa manière de chanteur la soul, rappelant les mythiques Otis Redding, Sam Cooke et Bobby Bland.
Début de cette année, il a gravé son second opus, "Rollin' with it". Il a été enregistré au studio Ardent, à Memphis. Lors de sessions, il a reçu le concours de la crème des musiciens locaux, dont Steve Potts (Booker T & The MG's), à la batterie, Michael Toles (ex-Bobby Bland, The Bar-Kays), à la guitare rythmique et Lester Snell (ex-Albert King, Issac Hayes), aux claviers. Sans oublier quelques régionaux, qui assurent les parties de basse et la section de cuivres.
L'album est partagé entre compositions personnelles et reprises. John possède une excellente voix, taillée pour chanter la soul et le R&B. Il est fortement marqué par la southern soul, et tout particulièrement le son Stax qui est né dans cette grande cité musicale de Memphis. Et c’est flagrant dès les premières notes de "One, Two of a kind", tant à travers les interventions de gratte que des cuivres qui se conjuguent à l'unisson. Une excellente impression confirmée par "Bad reputation", du r&b qui ne manque pas de charme, ponctué par une excellente intervention sur les cordes. McNamara apprécie tout particulièrement Bobby ‘Blue' Bland, une grande voix de Memphis, qui mêlait gospel et blues. Il interprète pas moins de trois titres issus du répertoire de ce géant disparu. En l’occurrence "Ask me nothing (but about the blues)", un blues lent qui met bien en exergue sa voix purement soul. Puis, "Blind man", un exercice vocal de style prestigieux souligné par une ligne de gratte très inspirée et particulièrement mélodique. Enfin, la finale, "Suffering with the blues", encore un blues imprimé sur un tempo lent. Comme tout adepte du son Stax, John est bien entendu un fan d'Otis Redding. Il adapte judicieusement son "Security", une compo qui remonte à 1964. Parmi les compos les plus intéressantes du long playing, on épinglera encore l’indolent "Under the weight of the Moon", une plage qui baigne au sein d’un climat jazzyfiant, et au cours de laquelle, l’artiste ne concède que les notes indispensables pour libérer un feeling intense ; puis "One impossible night", une piste caractérisée par cette guitare accrocheuse ; et enfin, "Wild out there", dont les accords de gratte sont inspirés par le Roi de Memphis, BB King!