Canadien, Gary Cain est chanteur/guitariste. Il est soutenu par une section rythmique, en l’occurrence le bassiste Tom Nagy, spécialiste dans l’unvivers du jazz, et le drummer Donnie McDougall. Les trois musicos sont diplômés du réputé Humber College de Toronto. Gary avait publié un Ep solo intitulé "The Holborn Sessions", avant que le trio ne grave ce "Twangadelic Bluesophunk". Cain signe les dix plages. Vu le titre de cet elpee, on imagine que la formation est responsable d’une expression sonore originale…
Et, en effet, dès "Live wire", les sonorités de gratte sont aventureuses, fouillées, complexes même, et comblent bien chaque espace, alors que la section rythmique doit s'adapter afin de suivre cette rapidité d'exécution. "Pipes and spoons" est un rock/blues plus classique. La voix se détache bien de l’ensemble. Et lorsqu’un créneau funk s’ouvre, Gary Cain se déchaîne sur sa gratte. Il adopte la technique du pickin’ (NDR : une pratique courante dans l’univers de la country) tout au long de "Thought I heard you say", un morceau de bravoure propice à la créativité. Etonnant ! Exercice de style instrumental, "Twang strut" se distingue par ces effets ‘twang’, produits pas la vibration des cordes, et tout particulièrement celles des guitares Fender. La vitesse d'exécution demeure impressionnante dans le style surf/country avant de virer à l’exotisme du reggae. Rockin' boogie, "Got me where you want me" enchaîne les riffs rythmiques, un peu dans l’esprit de ZZ Top. En accélération constante, les cordes sont en verve. Et se convertissent au métal sur le funk/blues "Last dance", une piste imprimée sur un mid tempo. Le spectre de Jimi Hendrix hante "Girl's too rich". Les accords sont nerveux, plaqués, saignants et adoptent une démarche rythmique en crescendo. Ballade instrumentale, "Faith healer" clôt cet opus. Un blues mélodique, au cours duquel, Gary injecte une bonne dose de réverb dans les cordes…