Trois ans, c’est le temps qui a fallu au premier elpee d’Alex Cameron pour passer d’un hémisphère à l’autre. Cependant, tout au long de cette période, cet Australien a tellement rencontré d’imprévus, qu’au fil du temps, ces contretemps se sont mués en avantages…
Avant 2013, le natif de Sydney milite au sein d’un banal groupe électro. Mais c’est au cours de cette année qu’il décide de se lancer en solo. Il met en ligne ses compos et accorde plusieurs concerts. Après avoir publié un premier elpee, uniquement distribué en Australie, il a l’opportunité de tourner en Europe. Lors d’un concert à Paris, les musicos de Foxygen le remarquent et lui proposent de les accompagner lors de leur périple aux States. Au cours de celui-ci, Cameron est loin de passer inaperçu ; aussi le label Secretly Canadian lui propose de rééditer son album. Un concours de circonstance qui permet ainsi de découvrir cet excellent « Jumping the Shark ».
Partagé en huit pistes, cet opus se limite à 30 minutes. Les textes de ses chansons relatent les échecs du personnage auquel il donne vie. Un fil rouge qui peut finir par se révéler pathétique. La synth pop est minimaliste. Alex pose simplement sa voix sur des lignes de claviers, et rythme l’ensemble à l’aide d’une boîte à rythmes. Malgré cet apparent dépouillement, certaines plages se distinguent par une approche mélodique imparable. A l’instar des convulsifs « Happy Ending » et « Real Bad Looking ». Ou adoptent un profil austère. « Gone South » en est certainement le plus bel exemple.
S’il a fallu attendre trois longues années avant de voir débarquer ce premier long playing sur le Vieux Continent, on ne devrait plus patienter aussi longtemps pour connaître une suite, puisque l’Australien se produira en concert, au Botanique, ce 27 novembre, afin de défendre un second LP, dont la sortie est prévue pour cette année…