Ce trio français a été fondé en 2013 par Fabien Guidi, un guitariste/chanteur/compositeur âgé de 23 printemps. Le line up du band implique le drummer Julien Hubert et le bassiste Pierre-Yves Ternoise. Avant de publier cet Ep, le combo avait gravé un premier opus. Baptisé "The story of Sharky Jones", sa pochette était illustrée par la photo du légendaire Robert Johnson, mais dont la tête avait été remplacée par un crâne.
Le drumming de Julien précède une intervention de gratte aux accents métalliques inspirée par le Delta. Elle s’épanouit et meurt au cœur de la section rythmique parfaitement soudée. La voix est grave, lugubre, fantomatique. L’atmosphère devient sombre et angoissante. La basse reste collée aux cordes. On se sent littéralement absorbé. Ce psycho delta blues est vraiment classieux ! Ce tourment se poursuit tout au long "Deadly life". La rythmique est invasive. Les riffs de gratte sont versatiles et perçants. La guitare Resonator ouvre la voie à "Almost free", une piste qui se révèle rapidement le théâtre de ce mal-être persistant. La joie de vivre ne semble pas appartenir au monde musical de Jamwalkers. Des cordes acoustiques sereines introduisent "If I were" ; mais cette douceur apparente se transforme ensuite en une rage de vivre nerveuse. La technique affichée par Guidi, sur son manche, est à la fois excellente et irrésistible. Après une longue intro, "Hate blues" entame une transe psychédélique impitoyable qui s'étend sur plus de 7'. La voix s’avère toujours aussi ténébreuse. Tout au long de ce blues de la haine et de l'impossible, les petits envols des cordes demeurent pourtant accrocheurs et mélodieux. Impressionnant !