Américaine, Janiva Magness chante le blues et la soul. Et malgré ses 60 ans, elle ne manque ni de charme, d’allure ou de présence. Au fil de sa carrière, elle a accumulé une fameuse expérience. Mini album partagé en 6 pistes, "Blue again" en revient au blues, une musique qu’elle considère comme vraie et basique. Dave Darling en assure, de nouveau, la mise en forme. Et lors des sessions, elle a pu compter sur le concours du réputé Zach Zunis et de l’ex-Eulogies (NDR : un groupe rock issu de Los Angeles) Garrett Deloian, aux grattes.
"I can tell" démarre en force. Adaptée par des tas d'artistes, dont Dr Feelgood et les Fabulous Thunderbirds, cette piste figurait également au répertoire de Do Diddley. Janis la chante d’un timbre profond qui transpire de vécu. Invité, Kid Ramos se charge de la six cordes, et le résultat est épatant ! Blues lent, "I love you more than you'll ever know" est issu de la plume d'Al Kooper. Cette compo date de l’époque où il militait chez Blood, Sweat and Tears. Arlan Schierbaum la tapisse de son orgue, alors que particulièrement affûtée, la guitare de Zunis est empreinte d’une grande sensibilité. Signée Etta James, "If I can't have you" est une ballade blues au cours de laquelle la voix de Javina et celle de Sugaray Rayford (NDR : chanteur chez le band californien The Mannish Boys, ce Texan possède un baryton littéralement magique) se conjuguent, alors que Zach Zunis se réserve une sortie impériale sur ses cordes. Très jump, le "Tired of walking" d'Eddie Hinton est imprimé sur un tempo enlevé. Tout est parfaitement en place. Les interventions de gratte sont alertes. Janiva peut sortir ses griffes ! "Buck" figurait au répertoire de Nina Simone. La version est davantage roots, paisible même. Miss Magness est épaulée par son époux, T.J Norton, à l’harmonica. Le "Pack it up" de Freddie King clôt cet opus. Un r&b légèrement funky qui colle parfaitement au timbre de la native de Detroit, bien épaulée par la le va et vient incessant opéré par la guitare de Zunis. Excellent!