Il a fallu six longues années, avant que Bacon Caravan Creek ne publie son troisième elpee. Faut dire que dans l’intervalle, les membres du groupe ont traversé épreuves et événements heureux. La vie quoi ! Les textes de cet opus sont d’ailleurs autobiographiques. Et l’attente valait vraiment la peine. A première écoute, on pense immédiatement à dEUS, Hollywood Porn Stars et Ghinzu. Mais au fil des auditions, la musique dévoile de multiples autres nuances.
Ouvrant la plaque, « Shaking river » trempe dans le folk/blues/psyché/garage, un sifflotement lorgnant vers les B.O. pour western de Sergio Leone. Un climat filmique qu’on retrouve sur le single « Bloody », une plage ténébreuse, traversée de chœurs et dont les inflexions vocales sont très susceptibles de rappeler les Beatles. Des chœurs qui infiltrent « Echoes », une ballade balisée par le piano et enrichie d’orchestrations de cordes, qui vire à mi-parcours en electro/punk. Et encore sur « The saddest man on earth », une autre ballade mais expérimentale, mystérieuse, d’abord imprimée sur un mid tempo, mais émaillée de multiples soubresauts rythmiques, de subtiles interventions électroniques, d’arrangements somptueux, de chœurs (NDR : of course !), et entrecoupée de passages atmosphériques, alors que le chanteur emprunte parfois le timbre de Richard Ashcroft. Des changements de tempo qui dynamisent le capricieux « Cassandre », une piste écorchée par des cordes de gratte grinçantes, crépitantes. Sauvage, très électrique, « Hert » replonge dans l’électro punk, mais dans l’esprit de Muse. Et l’œuvre de s’achever par « Grass ballad ». Qui est amorcée sous cette forme. Etrange, planante, parfois cosmique, réminiscente des seventies, frôlant même parfois les univers du Floyd voire d’Alan Parsons Project, avant de s’emballer définitivement… Un chouette album !