D’origine indienne, King Khan est Canadien. Il est d’ailleurs né à Montreal. Outre-Atlantique, il a sévi au sein de différents groupes dont The Spaceshits, Les Sexareenos, King Khan & His Lonesome Guitar et The King Khan & BBQ Show, en compagnie desquels il lui arrive encore de tourner. En 1999, il s’est établi en Allemagne. A Berlin très exactement. Il y a fondé un nouveau projet : King Khan & The Shrines. Les Shrines ce sont huit musiciens dont le percussionniste Ron Streeter, qui a côtoyé Stevie Wonder, et trois cuivres. Une formation qui s’est forgé une réputation d’enfer sur les planches. King Khan aime le r&b, le garage, le funk, le punk, la soul et le jazz. Et sa formation puise manifestement son inspiration aussi bien chez James Brown, les Stones, les Stooges, Miles Davis que les Animals. Rocailleux, le timbre vocal de Khan rappelle d’ailleurs tantôt Eric Burdon, tantôt Leigh Stephens (Blue Cheer).
Son nouvel opus, « What is ?! » ne manque, en tout cas, pas de groove. Et de cuivres. Mais c’est lorsque que les compos s’enfoncent le plus dans le garage sixties qu’elles me font le plus flasher. A l’instar de (How I keep you) outta harms way », de l’intense “I see lights” ou encore de “Take a little bit”, rogné par un clavier vintage. J’épinglerai encore le final, « The ballad of Lady Godiva », dont le psychédélisme est abordé à la manière du fameux « 2000 Light Years from Home » de la bande à Jagger/Jones/Richards. Ou encore l’étrange, déroutant et menaçant « Fear of love », compo qui émargerait au funk/jazz presque free, s’il n’y avait la trame mélodique tracée par des vocaux réminiscents de Marc Bolan. Enfin, imprimé sur un tempo latino récurrent, « 69 faces of love » ne manque pas de charme alors que martelé par un piano, « No regrets » lorgne manifestement vers le rock’n roll des 50’s. Signalons encore la présence d’une compo chantée dans la langue de Molière par le claviériste (NDR : un Bordelais !) Fredovitch : « Le fils de Jacques Dutronc ». Une sorte d’hommage parodique au célèbre chanteur français. Le reste du disque plaira surtout aux amateurs de funk, de soul et de r&b.