Des trois Fugees, Wyclef est manifestement celui qui a le mieux réussi sa carrière solo. Pras a disparu pour de bon et Lauryn Hill lutte contre de sévères problèmes mentaux. Wyclef a rencontré un énorme succès populaire lors de la sortie de ses deux premiers albums ; néanmoins, il s’est montré bien plus discret par la suite. Ce qui ne l’a pas empêché de continuer à sortir des disques ; mais il faut reconnaître qu’après « Ecleftic », la qualité a rarement été au rendez-vous. Bonne nouvelle, il nous revient en forme pour un concept album consacré à l’immigration. Il réserve ainsi une suite à son premier elpee, intitulé « Carnival ». Toujours épaulé par son vieux compère Jerry Duplessis, Wyclef reste fidèle à l’éclectisme forcené qui est la marque de fabrique de ses albums. Ragga, métal, ballades folk et hip hop s’entrechoquent au sein d’un univers parsemé de sonorités orientales, indiennes et haïtiennes. Les invités sont aussi légion : Sizzla, Tony Matterhorn, Paul Simon, Norah Jones, Mary J. Blige, will.i.am, et la liste n’est pas exhaustive...
L’opus s’ouvre parfaitement sur « Riot », un hip hop dopé aux riffs d’Iron Maiden et mélangé à un vieux titre de reggae digital. « Sweetest girl » est le single accrocheur de « Carnival II ». Du r’n’b mélodique qui emprunte son refrain au « C.R.E.A.M. » du Wu-Tang. Les événements se gâtent à partir de « King & Queen », très mauvais duo partagé en compagnie de Shakira. C’est à partir de cet instant que Wyclef commence à diluer le son tout en glissant de plus en plus vers une variété moins inspirée. Quelques titres du même style (dont les duos échangés en compagnie de Mary J. Blige et Norah Jones) plombent l’album. Ils témoignent d’une panne d’inspiration ou d’une trop forte volonté de plaire à tout le monde… Un album à moitié réussi donc, dont on retiendra surtout les quelques bons moments.
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