Savoy Brown est né en 1965, en pleine vague du british blues qui a sévi au cours des sixties. Kim Simmonds en est toujours le leader et le dernier membre fondateur. Britannique, il vit cependant aux States, dans l'état de New York, depuis de nombreuses années. Ce qui explique pourquoi cette formation est devenue particulièrement populaire aux Etats-Unis. En un peu plus de 5 décennies, elle a publié une quarantaine d'albums, sans tenir compte de la carrière solo de Kim. Le dernier line up de son backing group implique une section rythmique, en l’occurrence le bassiste Pat Desalvo et le batteur Garnet Grimm. Kim se consacre bien sûr à la guitare. Il n’a embrassé le chant que très progressivement. Il a produit ce nouvel opus qu’il dédie à son frère, Harry (NDR : il avait été le manager du groupe en début de parcours), décédé l'an dernier.
Si Savoy Brown évolue en formule trio, les cordes de Kim sont régulièrement dédoublées, par les vertus du re-recording. Power/blues, les riffs sont d’excellente facture. Le titre maître se distingue par un recours parcimonieux aux cordes. Dommage que la voix de Kim ne soit pas vraiment charismatique. Chicago shuffle, "Vintage man" met bien en exergue la slide. Cet exercice de style, Simmonds s'en acquitte avec un réel bonheur. Le bottleneck glisse sur les cordes sur "Standing in a doorway", et elle gémissent de désespoir lors de ce blues inspiré par le Delta. Blues/rock plus classique "Can't find paradise" libère une fameuse dose de punch. Kim écrase ses pédales comme à l’époque de "Street corner talking" (NDR : c’était en 1971 !) tout au long de la longue fresque "Thunder, lightning & pain". Ballade instrumentale "Close to midnight" clôt cet opus, une plage empreinte de douceur et de pureté…