Du folk peau de pêche. Ce qui ne sera jamais superflu, ni obsolète. Les temps passent et repassent, mais il y aura toujours quelque part un moment intemporel pour accueillir l’amour courtois. Sandro Perri s’essaye à ce doux romantisme en posant sa nonchalante voix de velours sur des lignes de guitare mélodiques et limpides. L’essentiel s’enrobe ça et là de cuivres assourdis et percussions discrètes, pour un charme désarmant.
A des foulées de son passé instrumental vécu chez Polmo Polpo ou son ton électropop entretenu au sein de Glissandro 70, la nouvelle expérience puise dans une électro-acoustique chaude et parfumée. Loin de s’épancher pour autant en de mielleuses mélopées, le Canadien a façonné un style où la douceur a aussi du tempérament et de la grâce ; une formule qu’il applique en s’accompagnant de musiciens osant d’improbables instruments (erhu, euphonium, lap steel...), en s’essayant à des harmonies vocales voyageuses, en préférant un son lo-fi et vintage à l’image du Devendra Banhart de « Oh me oh my ». C’est le résultat auquel la musique peut aspirer lorsqu’elle est vidée de ses frustrations juvéniles, ses contraintes commerciales, ses pressions de flambant neuf. Simple ivresse ouateuse, devant laquelle il faut tout simplement baisser les armes.