Dimi Dero est français. Parisien, très exactement. Mais sa musique plaît surtout aux Australiens. Pas parce qu’il chante dans la langue de Shakespeare, mais parce qu’il pratique une forme de garage largement inspiré par les Scientists et Birthday Party. Ce qui explique sans doute pourquoi il a été signé par le label antipodal Off The Hip. Et puis tourne régulièrement au pays des kangourous. En outre, ses collaborations auprès d’artistes aussies sont régulières : depuis Kim Salmon à The Dirty Three, en passant par Mick Harvey, Penny Ikinger ou encore les Drones. Enfin, non seulement Dero drive son propre groupe, mais ce multi-instrumentiste compose et assure la production de ses œuvres.
Pour enregistrer “Sisyphus, window cleaning”, il a reçu le concours d’Ash Wednesday, préposé aux claviers lors des tournées d’Einsturzende Neubauten et des Sacred Cowboys. La musique de Dimi Dero Inc. est tour à tour sauvage, menaçante, lugubre, ténébreuse, marécageuse, fébrile, aride, intense, malsaine et parfois même brutale. Dero y épanche ses ressentiments d’un timbre âpre, mais sophistiqué, dont les inflexions sont susceptibles de rappeler celles de Peter Murphy (Bauhaus) voire d’Alex Harvey, surtout en fin de parcours. Et notamment sur les deux meilleures plages de l’opus. En l’occurrence « I washed your windows clean », morceau construit en crescendo qui s’achève par un final apocalyptique et le bonus track, « Sleep alone », caractérisé par cette ‘lead guitar’ à la fois mélodique, gémissante et chatoyante qui baigne dans ce magma d’électricité blanche en fusion…