Il est loin le temps de « High/Low » et de son méga tube « Popular » ! Un temps où le trio était injustement perçu, au mieux, comme un ‘one hit wonder’, au pire, comme un vulgaire ersatz de Weezer. Douze années, trois essais et quelques changements de labels plus tard, la bande à Matthew Caws s’installe chez City Slang et dévoile un cinquième ouvrage agréablement séduisant.
Introduit par « See These Bones », potentiel carton radiophonique, « Lucky » marque une nouvelle étape dans la maturation de Nada Surf, entamée sur « Let Go » en 2002. Les onze pépites pop de cette plaque lorgnent résolument du côté de Fountains Of Wayne (« From Now On » ou l’entêtant « Beautiful Beat » ou Death Cab For Cutie (« Weightless », « I Like What You Say »). Ben Gibbard, leader de ces derniers, joue par ailleurs aux special guests sur le morceau « See These Bones », au même titre que Sean Nelson chef de file d’un exemple parfait de one hit wonder, Harvey Danger (souvenez-vous, l’obsédant « Flagpole Sitta »). Au niveau des collaborations, le trio ne s’est rien privé, faisant appel, outre les deux artistes précités, à Ed Harcourt, Martin Wenk (Calexico) ou encore John Roderick (The Long Winters).
Loin d’être impressionnant, « Lucky » n’en est pas moins une succession solide et marquante de compositions pop rock joliment écrites et interprétées avec une passion apparente. Une chose est sûre : Nada Surf a vaillamment survécu à l’épreuve du temps. Une chance !