Si Robert Plant avait voulu se recaser au sein d’un groupe contemporain, c’est certainement pour The Mae-Shi qu’il aurait opté. Car s’il existe bien un point commun entre le vocaliste du chanteur mythique de Led Zeppelin et Erza, c’est bien leur capacité à monter dans les aigus. Depuis sa fondation, c'est-à-dire en 2002, la formation américaine écume les concerts. Elle est également responsable de nombreux Ep’s. Après avoir signé sur le label Moshi Moshi en 2007, le quatuor enregistre donc ce premier elpee.
Quoique fondamentalement rock, la musique de ce combo américain n’hésite pas à puiser dans le punk, la noise et même l’électro pour se forger son propre style. En poussant un peu le bouchon, on pourrait imaginer une forme de Led Zep sous acide. Sur des titres comme « The Melody » ou encore « Run to your grave » (NDR : le magazine Pitchfork la considère comme la chanson pop ‘parfaite’), l’électro vintage rappelle ce vieux clavier Casio sur lequel vous ne cessiez de jouer, tout gamin. Et contrairement à ce que vous pouvez penser, le résultat est loin d’être ringard. Ces sons primaires libèrent une fraîcheur insoupçonnée tout au long de ces deux petits bijoux sculptés dans la pop. Et il faut croire que The Mae-Shi est occupé de donner une nouvelle vie aux bidouillages électroniques. Pourtant, d’autres compos affichent un profil beaucoup plus violent. Plus punk. A l’instar de « Party Politics », véritable tourbillon frénétique qui vous scotche sur place par sa puissance. Mais sans oublier d’y insérer une touche d’humour. Car de l’humour, la formation n’en manque pas et en consomme généreusement au fil de ce « Hlllyh »! Pourtant le titre le plus intéressant de cette œuvre est également le plus paradoxal : « Kingdom Come ». Un véritable hymne à la techno de Detroit d’une durée de onze minutes. Un titre dansant, transcendant, époustouflant même, qui devrait faire un malheur sur les dancefloors. Sans oublier le titre maître. Une petite bombe. Elle est à prendre comme elle vient : en pleine tronche !
Personnellement, j’estime que The Mae-Shi est une des premières révélations de l’année 2008. Un disque d’excellent facture, chargé d’intensité et propice au défoulement. D’ailleurs, pour l’instant, il me rend complètement marteau et est occupé de me chambouler le cerveau (NDLR : ça rime !).