Afin de célébrer ses dix années d’existence et après avoir édité 60 rondelles, le label berlinois Monika Enterprise a décidé de sortir sa première compilation. A première vue, rien de bien extraordinaire pour fêter un anniversaire. Sauf que pour la circonstance, Gudrun Gut, pion majeur de l’entreprise, a exigé des divers artistes hébergés, de concocter un titre original, afin de ne pas tomber dans le piège de la compile-bateau.
Surfant sur une vague électro prédisposée au minimalisme et à l’acoustique, « Monika Bärchen: Songs for Bruno, Knut & Tom » nous invite à découvrir ses artistes, pour la plupart féminins. Pourtant, il revient à Robert Lippok d’ouvrir l’opus en offrant un petit bijou électro très rythmique. Et puis à Max Punktezahl (The Notwist, Jersey, Contriva) de donner du « Dashes » à son cocktail expérimental opéré entre cordes de guitare acoustiques et beats électro hypnotiques. Une pure merveille ! Hormis ces deux artistes masculins, le reste de l’elpee est consacré aux dames. Et à l’accessibilité ainsi qu’à la mélancolie douce ! Bien entendu les dames qui font les beaux jours de Monika Entreprise. Masha Qrella reprend très sérieusement et rigoureusement le « Goodnight Lovers » de Depeche Mode. La voix câline d’Eglantine Gouzy ressemble à celle d’une Uffie en cure de désintox. Enfin, Gudrun Gut se lâche complètement sur un titre sculpté dans une sorte de polka électro. Et c’est tout à la gloire de Monika !
En une décennie, ce label s’est forgé une identité propre : discrétion, efficacité et classe semblent baliser leur ligne de conduite. Et les 15 fragments de ce recueil en sont la plus belle illustration.