Tout comme Autechre, Chris Clark, a toujours illuminé de son doigté magique le label londonien Warp. Autre point commun, Chris Clark, devenu Clark depuis « Body Riddle », cultive, comme ses compatriotes de la péninsule anglaise, cette obsédante manie de vouloir scruter les horizons les plus étranges et les plus dérangeants de l’univers électronique. Depuis son exil sur les terres berlinoises, Clark ne cesse de fouiller les sonorités typiquement germaniques, minimalistes, froides mais surtout techniques. Valeur sûre et montante de la scène électro, Clark est un des rares producteurs à pouvoir concentrer un tel déluge de sonorités afin de créer une atmosphère glauque et malsaine.
Son quatrième opus, « Turning Dragon », nous projette dans une nouvelle dimension, une dimension susceptible de révolutionner les dancefloors. Et ici, pas question de se planter, car la danse s’opère sur le fil du rasoir, et la moindre chute risque d’être fatale. Il faut des nerfs solides et un corps résistant pour pouvoir aborder ce dragon qui n’attend qu’une seule chose, vous cracher ses flammes brûlantes à la face. Et des titres tels que « New Year Storm », « Volcan Veins » ou encore « Penultimate Persian », en sont les plus belles illustrations. Mais pour affronter ce véritable cauchemar électronique, il faut avoir l’esprit libre de toute pensée obscure, car le climat entretenu tout au long de cet opus est sombre, blafard, pathétique. Clark pousse même le machiavélisme à communiquer une sensation de tension et d’agressivité mentale. Le son schizophrénique de l’Anglais Chris Clark est même susceptible de créer la dépendance, jusqu’à vous en rendre malade. Dangereux, ce « Turning Dragon » entretient la confusion des cerveaux et vous pénètre jusqu’au plus profond de votre conscience. (NDLR : Au secours !)