The Magnetic Fields ne lâche pas le morceau. Neuf ans après l’indispensable « 69 Love Songs » et quatre après le beaucoup moins légendaire « I », Stephin Merritt et sa bande reviennent, flanqué d’un nouvel essai hanté par l’amour du leader pour les mélodies brutes. Les premières notes de « Three-Way », plage d’ouverture de ce nouveau recueil, donnent parfaitement le ton. « Distortion » lorgne en effet de la plus délicieuse des manières vers un côté shoegaze à la Jesus & Mary Chain. Sans atteindre le brio de ces derniers, The Magnetic Fields apporte sa touche personnelle à un genre trop effacé, la formation n’ayant rien modifié à la formule gagnante née de la rencontre entre les vocalises paritaires d’un Stephen Merrill sépulcral et celle d’une Shirley Simms rayonnante. L’œuvre recèle de potentiels grands classiques comme l’estival « California Girls » où Simms étale toute son animosité envers les jeunes Californiennes ou « The Nun Litany » contant les fantasmes surprenants et indubitablement peu catholiques d’une nonne. La formation aurait cependant pu se passer de quelques frivolités telles que la fausse comptine de Nöel, « Mr. Mistletoe », et le caricatural « Zombie Boy ». Mais, dans l’ensemble, cette « Distortion » énergisante ne manquera pas de ravir les fans de la première heure.