The Helio Sequence est un duo au sein duquel on retrouve Benjamin Weikel, un musicien qui a longtemps tourné en compagnie de Modest Mouse. Il est préposé aux drums et aux claviers. Brandon Summer est le lyriciste/chanteur/guitariste. Avant d’enregistrer leur cinquième opus, les cordes vocales de Brandon se sont substantiellement altérées. Son timbre est ainsi devenu plus capricieux, moins limpide, rappelant même aujourd’hui parfois un certain Bob Dylan. Face à cet accident de parcours, le tandem a décidé de changer de style musical. Et de tourner le dos à une musique qui tout en mélangeant le shoegazing et le psychédélisme, puisait son inspiration essentiellement chez les Flaming Lips et My Bloody Valentine. En témoigne leurs quatre premiers elpees. Toutes ces traces ne se sont cependant pas totalement volatilisées ; elles se sont largement estompées, nuance !
Une grande majorité des compos de « Keep your eyes ahead » bénéficie d’arrangements luxuriants et soignés. A un tel point que parfois, elles sont étouffées sous leur richesse. Les mélodies sont pourtant souvent contagieuses, soucieuses d’un esthétisme empreint de charme et de mélancolie ; mais les détails qui devraient faire la différence ne sont pas suffisamment mis en évidence. En outre, le recours à l’électronique est un peu trop systématique, et finit par rendre la solution sonore indigeste. Dommage, car les interventions de sèche en picking sont absolument superbes (« Shed your love »). Les accords de guitare électrique bringuebalants, chatoyants, réverbèrent en notre fors intérieur ceux d’un House Of Love, de Hurricane #1 et même des Chameleons (« Keep you eyes ahead » et son tempo new wave).
Paradoxalement, c’est quand The Helio Sequence change diamétralement de style qu’il devient le plus intéressant. Plus lo fi, plus minimaliste, même s’il subsiste l’une ou l’autre trace d’indietronica. A l’instar des deux derniers morceaux de l’elpee. Manifestement hantés par l’esprit du Zim. Sur le titre de clôture, « No regrets », le vocal nasonnant de Brandon et ses interventions à l’harmonica se révèlent même troublants…