La pop n’en a pas finie d’être sauvée. Vampire Weekend, ces quatre New-Yorkais inspirés, se portent manifestement volontaires pour reprendre le flambeau lâchement abandonné par leurs nombreux prédécesseurs. Inspiré par Talking Heads, le quatuor nous entraîne dans une formidable promenade intemporelle autour du monde.
Après une première étape, consentie dans les rues de Grande-Bretagne (« Oxford Comma »), la formation nous offre une splendide halte dans les plus beaux panoramas d’Afrique et des Caraïbes (les bondissants « A-Punk », « Cape Cod Kwassa Kwassa ») avant de nous lâcher un petit moment, à l’insu de notre plein gré, en plein cœur d’une affreuse garden-party à Versailles (l’inutile « M79 »). Conscient de leur petite erreur, les quatre rigolos se feront pardonner en nous ramenant vers les terres plus familières des States (les irrésistibles hymnes pop-rock « Campus », « I Stand Corrected », « One (Blake’s Got A New Face) »).
Délirant et inventif, le disque éponyme de Vampire Weekend est un appel au voyage et à la désinvolture. Cette même désinvolture avec laquelle le quatuor réussit le pari d’imposer à la pop des sonorités inattendues. Probablement l’une des plus grandes révélations de cette année, Vampire Weekend renouvelle un genre prodigué par The Shins, quelques années auparavant. Et de la même manière ! Incontournable.