Brisa Roché a 32 ans, le même nombre de dents, et la tête bien sur ses épaules. Après avoir traversé les salons jazzy de Saint Germain des Prés et nous avoir proposé « The Chase » en 2005, elle nous revient flanquée d’un nouvel elpee : « Takes ». Une œuvre pour laquelle elle a décidé d’embrasser un style différent. Bien différent de celui qui lui avait permis d’être encensé, voici trois ans. La jeune femme assume complètement ce revirement, et semble même le trouver très drôle. En chemin elle quitte EMI pour Discograph. C’est le grand nettoyage de printemps avant l’heure.
Plus abordable, « Takes » s’adresse à un public plus large. Aussi, avant de prendre place dans les bacs, elle a bénéficié d’une couverture plus commerciale. Au cœur de cet univers un peu décalé, Brisa pose sa douce voix. Toujours avec justesse. Les 15 plages de cet album oscillent entre Björk et Feist. Des morceaux comme « Airplane », « Little Robot » ou encore « Flying Too High » nous invitent à prendre place dans sa soucoupe, pour un voyage de 58 minutes. Dans le genre, « Takes » n’est pas un album novateur, mais il a le mérite d’être techniquement très au point. Il recèle quelques plages plus intimes ou entraînantes ; et c’est en affichant un sourire complice que l’on s’enfile la galette. Sourire oui, mais pas extase. Brisa à beau se dévêtir sur la pochette, il manque à l’intérieur de ce périple, un cachet groove. Ce petit ‘plus’ qui aiderait vraiment à prendre son pied. Bof bof quoi, mais pas horrible non plus.