Visiblement inspiré par l’épisode « Grinderman », Nick Cave n’avait pas concocté d’album aussi intéressant que ce « Dig, Lazarus, Dig ! ! ! », depuis bien longtemps. Il faut bien dire qu’à partir de « The Boatman’s Call », les œuvres du bon Nick étaient devenues souvent dispensables et ennuyeuses. « Dig, Lazarus, Dig ! ! ! » est gorgé de longues plages narratives plongées dans un rock crépusculaire, rehaussé des fantastiques trouvailles sonores de Warren Ellis et des paroles toujours soignées de Nick Cave. Les chansons rappellent souvent les albums des années quatre-vingt des Bad Seeds : de la country hantée de « Your funeral, My trial » aux cauchemars industriels de « From Her to Eternity », en passant par la mélancolie de « Tender Prey » et le rock de « Henry’s Dream ». Tout n’est pas franchement réussi, comme en témoigne l’épuisant « We Call Upon the Author », mais quelques titres renouent avec le meilleur des Bad Seeds. On citera les magnifiques « Hold on to Yourself » et « Jesus of the Moon », l’hypnotique « Night Of the Lotus Eaters », le très pop « More News From Nowhere » (qui rappelle « Oh ! Deanna ») ou encore l’innovant « Midnight Man ». Une moitié d’album formidable, une autre plus dispensable, mais « Dig, Lazarus, Dig ! ! ! » témoigne d’une belle renaissance artistique.