Mike Morgan est un musicien que j’apprécie tout particulièrement. Et le Texan nous revient flanqué de son Crawl! C’est à Dallas qu’il avait fondé ce groupe. En 1986. En compagnie de Darrell Nulish. Ce dernier sera cependant remplacé en 1989, par le chanteur de Kansas City, Lee McBee. Premier album, "Raw and ready" paraîtra quelque temps plus tard. En 1990. "Live in Dallas", le dernier elpee, remontait déjà à 2004.
« Stronger every day » constitue le dixième opus du collectif. La section rythmique est constituée du drummer Brian Ferguson et du bassiste Drew Allain. Deux invités se partagent les vocaux : Lee McBee et Randy McAllister. Et leur présence n’est guère étonnante, puisqu’ils sont des amis de longue date. Cet opus recèle un seul instrumental : "Okie Dokie stomp", un morceau nous rappelant le regretté Clarence Gatemouth Brown! L’interprétation de Mike est talentueuse, rapide et concise. Pour le reste de la plaque, Mike a écrit ses compositions sur mesure en fonction des chanteurs en présence. Et tout d’abord pour lui-même ; et même s'il souffre de la comparaison avec Randy et Lee, son chant s'adapte fort bien à son style. Il travaille ses cordes vocales sur quatre titres. Tout d’abord en ouverture. Un shuffle auquel il nous a habitués depuis ses débuts : "All night". "You're the one", ensuite. Le tempo est rapide. Lee McBee est probablement préposé à l'harmonica. "The birthday song" est une autre plage rocker de toute bonne facture. La rythmique qui lui colle à la peau imprime le tempo. La guitare démarre au quart de tour. Ballade acoustique au départ sans grand intérêt, "How much more time" prend de l’ampleur en fin de parcours. Notamment lorsque Mike dispense un énorme solo tout en mélodie et en sensibilité, un exercice de style qui monte en puissance progressivement. Son ami texan et chanteur de gospel, Joe Wayne Reynolds, en assure les chœurs. Randy McAllister chante sur cinq plages. Mike lui a réservé essentiellement des ballades soul. Elles correspondant parfaitement à son profil. Randy jouit d’une voix taillée pour chanter la soul. Stefano Intelisano se charge de l’orgue pour "Where's the love", pendant que Mr Morgan affiche beaucoup de créativité et de subtilité sur les cordes. "Stronger every day" est une plage qui allie beauté, simplicité et pureté. R&B, "When I get back home" est une ballade lente comme les aimait Otis Redding. L'orgue Hammond de Mike Hanna est un tremplin idéal à la performance vocale torride de la chanteuse noire de gospel, Benita Arterberry Burns. "97 times" est plus rapide. La voix soul blue se détache nettement. Les soli de Mike brillent de mille feux. Mais c'est bien en compagnie de Lee McBee, son vieux complice, que Mike Morgan se montre sous son meilleur jour. C’est également le moment au cours duquel les compos affichent leur face la plus blues. De sa voix inimitable et si chaleureuse, Lee chante "Sweet angel", un de ces blues lumineux sortis tout droit du pays des swamps. "I cried for my baby" constitue le texas blues lent attendu et espéré. Taquiné par les courtes phrases assassines de son pote Mike, et sur fond d'orgue Hammond, Lee se fait shouter de charme. Cet opus d’excellente facture s’achève par un autre shuffle made in crawl : "Time".