Il ne faut que quelques secondes d’écoute pour émettre un avis favorable vis-à-vis de cet elpee de Fuck Buttons. Et pourtant leur musique n’est pas facile à assimiler. Difficile, dès lors d’expliquer, pourquoi on y accroche aussi rapidement. Peut-être parce que le duo originaire de Bristol possède ce petit je ne sais quoi pour séduire instantanément. Et « Street Horrrsing », premier opus d’Andrew Hung et de Benjamin John Power, libère un florilège de sonorités expérimentales susceptible d’émerveiller. 50 minutes alliant puissance et intensité rappelant les travaux d’Autechre ou encore de Black Dice. Même le concept de la pochette est fort proche. Deux grandes références musicales qui semblent avoir fortement marqué les deux Britons.
Leur premier opus a été enregistré au sein des studios londoniens de Tim Cedar (Part Chimp) ; il a en outre reçu le précieux concours de John Cummings, un des guitaristes de Mogwai, à la production. Mais Fuck Buttons ne s’est pas contenté de tirer la quintessence de tout cet environnement. Il a fait fonctionner sa matière grise. Langoureux, visionnaire et apaisant, « Sweet Love For Planet Earth » est une invitation à la méditation. « Bright Tomorrow » plane sur des beats deep techno novateurs tout en créant de vives sensations. Agité de rythmes tribaux, « Colours Move » nous plonge dans un univers inexploré. Manifestement, Fuck Buttons possède un gros bagage technique en matière d’innovation technologique. Mais ce potentiel est auréolé d’une certaine forme de mysticisme. Et la somme de toutes ces énergies permet d’apprécier les six longues plages, sans jamais susciter la lassitude. Enfin, cette intensité est tellement contagieuse, qu’on finit par en réclamer davantage. Le duo est probablement à l’aube d’une grande carrière. Une chose est sûre, il est à suivre de très près.