Derrière l’horrible pochette de ce « Whore Luck » se cache une formation originaire de Toronto. Et comme la plupart des formations indie contemporaines issues du Canada, Picastro dispose de tout le potentiel pour devenir une référence. « Whore Luck », troisième essai de Liz Hysen et sa bande, est un condensé de ce que les Ricains appellent ‘Sleep Rock’, joliment allié à des éléments post-rock. Entouré d’invités prestigieux tels que Jamie Stewart (Xiu Xiu) et Owen Pallett (Final Fantasy), Picastro défend, avec toute la délicatesse requise, une musique introspective, presque religieuse. De sa voix perçante, la grande prêtresse de la congrégation envoûte subtilement les fidèles à l’aide de cantiques intrigants et obscurs. Même sans grandes envolées spirituelles et malgré quelques expérimentations étouffantes, « Whore Luck » attire l’attention. Cependant, la cérémonie, qui se clôture sur une reprise du « An Older Lover, Etc. » de The Fall (rebaptisé ici « Older Lover »), laisse derrière elle un goût un peu trop amer. Une fois parachevée, celle-ci ne marque d’ailleurs l’esprit qu’à court terme. Picastro a donc encore du pain sur la planche avant d’obtenir le statut de formation incontournable.