Ce qui surprend sur cet album, c’est son éclectisme. Faut dire aussi que les influences du groupe sont plutôt amples, oscillant de Radiohead à Jeff Buckley, en passant par les Beatles. Bref, c’est sans doute après avoir secoué vigoureusement ces multiples élixirs référentiels au sein d’un grand shaker, que Savalas est parvenu à composer les chansons de son « Exercise and Karma drills ». Le drummer, le bassiste et le guitariste sont talentueux. Les morceaux sont bien construits, les mélodies intéressantes. Plutôt agréable, la voix du chanteur se distingue par sa précision chirurgicale. Les textes parlent d’amour et de leur manière d’appréhender la vie. Des thèmes classiques mais qui font toujours mouche au XXIème siècle.
Bref, le fruit de leur travail est soigné et son écoute est plutôt confortable. Mais il y manque ce petit grain de folie pour faire la différence. On aurait parfois envie que la solution sonore explose, qu’elle libère de l’adrénaline. Qu’elle manifeste du punch, en quelque sorte. Mais les morceaux sont tellement bien construits et respectent une structure tellement rigide, qu’ils finissent par susciter la lassitude voire l’ennui. A force de se retrancher dans les sentiers battus, Savalas gaspille un véritable potentiel, qu’il ne parvient jamais à exploiter tout au long de ce nouvel opus.
Cette absence d’originalité est probablement la conséquence d’un effet de mode, cultivé dans le Nord du pays. Trop de groupes en Flandre adoptent aujourd’hui un style musical fort semblable. Maintenant, les compos sont suffisamment contagieuses pour satisfaire les amateurs du genre et même devenir des tubes, chez nos voisins du Nord.