Après avoir illustré de nombreuses bandes sonores de mangas (Ghost In The Shell, Cow-Boy Be-Bop…) et milité au sein d’Elva Snow en compagnie de Spencer Cobrin (ex-batteur de Morrissey), Scott Matthew nous présente enfin sa première œuvre éponyme. Une œuvre très attendue par les (a)mateurs du film « Shortbus » de John Cameron Mitchell, au sein duquel il apparaît et pousse la chansonnette à trois reprises. Intelligemment réinterprétés et réorchestrés, les morceaux originellement destinés au long métrage (« In The End », « Upside Down », « Surgery ») s’entremêlent ici de manière gracieuse à une série de compositions folk aux textes aigres-doux (« Amputee », « Prescription », « Abandonned »).
L’Australien, manifestement enclin à la dépression et au chagrin, accompagne ses auditeurs à travers les méandres de sa vie sentimentale, en s’accompagnant d’un ukulélé tout en poussant des vocalises qui rappellent à la fois David Bowie et Elvis Costello. Paradoxalement, malgré une écriture sombre, il se dégage de l’œuvre un élément d’espoir. Un peu comme si l’interprète déclarait haut et fort vivre une existence merdique, tout en assumant celle-ci et en étant conscient de la relativité de sa condition. Dans l’ensemble, « Scott Matthew » est un premier recueil troublant qui, à la manière d’un calmant, s’immisce progressivement dans le système nerveux jusqu’à en devenir indispensable. Une bien belle introduction.