Pour enregistrer ce « Rock awhile », le chanteur/guitariste Kid Andersen a reçu le concours du bassiste Kedar Roy, du drummer Martin Windstad, du pianiste Sid Morris et de Johnny Cat –l’actuel gratteur de Terry Hanck– à la rythmique.
L’opus démarre par “Rock awhile”. Du West Coast jump qui rocke et rolle à souhait. Sid est virevoltant au piano. L’ami Terry Hanck honke à souhait sur son sax tenor. Le Kid possède une très bonne voix. En outre, il excelle à la six cordes. Notre Scandinave a tout compris ; et lorsqu’il décolle, difficile de le récupérer! L’album s’inspire du meilleur Chicago blues. Et tout d’abord celui du maître : Muddy Waters. Mark Hummel chante “Walking thru the park” et assure, évidemment, les parties d’harmonica. Les sonorités de cordes de Chris sont particulièrement sales ; mais au passage, il arrache des notes incroyables. La même équipe remet le couvert sur le “She’s got it” du même Waters. La reprise du “All your love” de Magic Sam nous entraîne dans le Chicago Westside, tout en manifestant beaucoup de respect pour son créateur. La complicité entretenue entre ses cordes et le sax de Hanck est un véritable régal. Slow blues dépouillé à l’extrême, “Hangover day” constitue un pur joyau. C’est également un hommage flagrant au Peter Green des débuts. Tout au long de cette plage, on y retrouve cette même tonalité, reverb à l’appui! Imprimé sur un tempo plus enlevé, “You ain’t so pretty no more” baigne au sein d’un climat fort proche ; mais le doigté semble davantage calqué sur celui d’Otis Rush. Chapeau! Andersen est capable de changer de registre. Nonchalant, “Someday you got to pay” exhale un parfum de Louisiane. La voix de Chris est alanguie. Sid Morris brille au piano ; mais surtout permet au Kid de dispenser des accords très ‘relax’. Andersen est avant tout un musicien. Il privilégie donc les plages instrumentales, parfois proches de la surf music. A l’instar de “Lil’ earthquake”, rehaussé par la présence du sax de Hanck. A contrario, “Hobbnobbing’ with Hoy Poy” est empreint de douceur et de légèreté, un morceau parcouru par l’harmonica chromatique de Mark Hummel, invité pour la circonstance. L’intervention du génial Jr Watson, sur le swinguant “Bald headed woman”, est à la fois subtile, délicate et pétillante. Toujours dans un registre swing, Kid chante son “Aquavit boogie”. La section rythmique est percutante. Il a beau vivre loin de sa terre natale, il n’en oublie pas son élixir favori. Bénéficiant du concours d’un autre invité, Paul Ivy, “I really love my monkey” est une bonne partie de rock’n’roll. C’est la cerise sur le gâteau. Cet excellent opus s’achève par l’enlevé “Stompin’ with the Kid”, un ballet pour sax et cordes.