Panic At The Disco a perdu bien des choses sur le chemin du deuxième essai. D’abord, des choses de moindre importance telles que le point d’exclamation qui accentuait le ‘Panic’ de sa dénomination. Ensuite, des choses qui pardonnent moins, comme la petite touche d’originalité qui lui donnait une longueur d’avance sur les autres formations concourant dans la même catégorie, comme en attestait le tubesque « The Only Difference Between Martyrdom And Suicide Is Press Coverage ». Sur « A Fever That You Can’t Sweat Out », véritable petit plaisir coupable, le quatuor avait pris le pari, relativement réussi, d’inoculer des éléments électroniques dans un univers baroque propice aux compositions emopop à la structure classique. Aujourd’hui, la formation revient les bras chargés d’un « Pretty Odd » qui ne garde de son prédécesseur que l’aspect le moins attractif.
L’énergie condensée dans la première œuvre a laissé la place à des ballades guimauves et autres formules assommantes aux accents pseudo-folk et sixties. Les plages se suivent sans enthousiasme et les Ricains finissent par lasser très rapidement ; d’autant plus lors qu’ils tentent de se mesurer aux Beatles (des « Mad As Rabbits », « Behind The Sea » ou « The Piano Knows Something I Don’t Know », trop calculés pour être honnêtes). « Pretty Odd » est cependant ponctué par quelques rares passages intéressants durant lesquels la prise de risque est un peu plus réelle et sincère (« From A Mountain In The Middle Of The Cabins », le très court et jazzy « I Have Friends In Holy Spaces ») ; mais ils ne suffisent pas à rattraper les dégâts. Ce second labeur envoie donc Panic At The Disco rejoindre regrettablement la horde de groupes emopop sans grand intérêt.