Récemment, Alan Sparhawk, leader des inépuisables Low, a décidé de monter un projet parallèle pour réinterpréter, en grande partie, des compositions de la formation de Minneapolis. Pour la circonstance, il s’est adjoint les services du batteur Eric Pollard et d’un ex-bassiste de Low, Matt Livingston. La fidèle Mimi Parker, complice d’Alan à la scène comme à la ville, se contente ici de distiller quelques chœurs vaporeux. Mark Kozelek, des Red House Painters, produit l’ensemble. Au vu du résultat, il est hélas difficile de s’emballer outre mesure pour cette nouvelle aventure ou d’y trouver un quelconque intérêt.
Low possède une discographie riche et passionnante à suivre. Le groupe a emprunté avec succès de doux chemins slowcore, dont il est considéré comme le parrain (tous les premiers albums), des pentes rock abruptes et, récemment, de surprenants détours électroniques, sur le magnifique « Drums and Guns ». Si cet elpee fait clairement partie de la seconde catégorie, il n’apporte toutefois rien de bien neuf à l’édifice. Certes, la voix d’Alan parvient toujours à émouvoir, tandis que l’instrumentation aride et furieuse fait parfois mouche ; mais l’ensemble laisse un goût d’inachevé, d’inconsistant, au vu de la troublante homogénéité affichée par les disques de Low. En outre, certaines versions restent en deçà des originales. Un exemple : là où « Breaker » fascinait sur « Drums and Gums » par ses boucles suaves et dérangeantes, le morceau se transforme ici en hymne power pop sympa, mais un poil bourrin.
On espère donc voir Low reprendre sa route magique, à la fois sensuelle et déstabilisante, lors de prochaines aventures moins anodines.