Depuis le début de cette année, Omar Rodriguez Lopez n’en finit plus de produire et de composer. Après avoir commis un épatant quatrième opus, intitulé « The Bedlam in Goliath », en compagnie de The Mars Volta, le Texan (NDR : il est originaire d’El Paso) nous propose son troisième elpee solo, « The Apocalypse Inside Of An Orange ». Les ambiances propices aux improvisations sont souvent très complexes. Faut dire que la technique d’Omar est irréprochable. Elle est même susceptible de méduser bon nombre de guitaristes. Il n’empêche que le chevelu travaille dur pour atteindre ce niveau. Toutefois, il ne faut pas oublier que même s’il est un excellent chef d’orchestre, il bénéficie de la collaboration de remarquables instrumentistes, dont son frère, à la batterie, et Money Mark, aux claviers.
Surfant sur des vagues hypnotiques de free jazz, de funk et de psychédélisme, le quintette propose huit compositions explosives. Des plages qui devraient combler la frustration des passionnés –et ils sont rares– de free jazz. Une réussite, car même si les expérimentations pêchent par une certaine longueur et une implacable rigueur, elles bénéficient constamment d’une ‘survitamination’. Personnellement, de cet elpee, je retiendrai surtout « Jacob Van Lennepkade II », un fragment qui figurait sur son précédent essai. Pour la circonstance, cette compo a été retravaillée par le quintette, l’aspect expérimental voire même délirant ayant été ici accentué. Les cordes d’Omar y sont grinçantes et ses solos ultras nerveux. Le clavier souvent limpide et le saxo magnifiquement stylisé. En outre, Rodriguez donne l’impression de prendre son pied en dirigeant le reste de l’équipe.
En 60 minutes, Omar Rodriguez Lopez démontre qu’il est bien un des meilleurs gratteurs de la planète. Et à mon humble avis, sa place est déjà gardée chaude au Panthéon des guitaristes. Quelque part entre Jimi Hendrix et Django Reinhardt !