Qu’on aime ou que l’on déteste le style, force est de constater que Joe Satriani est le seul rescapé de la vague des fameux ‘guitar heroes’ issus des années 80. Bien sûr, les Yngwie Malmsteen, Vinie Moore et autre Tony Mc Alpine ne sont pas relégués aux oubliettes, mais leurs œuvres ne sont plus distribuées par une major, comme c’est le cas de cette nouvelle offrande du Satch. Son secret ? Aussi à l’aise dans le heavy, que dans le jazz, le folk, ou le funk, Satriani a compris qu’il fallait se renouveler pour garder toute crédibilité dans le domaine du hard rock instrumental. Bien sûr, on se demande bien où il est allé chercher un nom d’album pareil ; mais ce douzième opus se révèle tout aussi mystérieux et passionnant au fil des écoutes. D’emblée, le riff de « Musterion » évoque le classique « Surfing with the Alien ». On reconnaît immédiatement la patte du maître ! Le son se révèle plus agressif sur « Overdriver », mais la mélodie est quelque peu délaissée, au profit de la virtuosité. « I Just Wanna Rock » est le seul titre véritablement accessible dès la première écoute. On y entend Joe y chanter d’une voix métallique, façon Peter Frampton. Pas étonnant qu’il soit sorti en format single. Plus dansant, et introduit par un saxophone, « Professor Satchafunkilus » contraste avec la ballade « Revelation » et son lyrisme exacerbé. Si « Out of the Sunrise » s’oriente sans pudeur vers un blues rock sexy et vénéneux, le sommet de la technique instrumentale explose sur les deux titres finaux. Les sonorités du fantastique « Asik Vaysel » ne sont pas sans rappeler l’incontournable « The Extremist ». A déconseiller aux ‘sixcordistes’ en herbe, sauf s’ils souhaitent être dégoûtés à vie de leur instrument de prédilection !
Un excellent album, signé par un grand musicien, pour des amateurs de grande musique… chapeau bas !