Concept douteux, voire fumeux dans le cas présent, le « Greatest Hits » présente néanmoins un certain nombre d’attributs. Les tubes, marque de fabrique de ce genre d’arsenal discographique. Ils remplissent les moindres recoins de la surface digitale. L’occasion rêvée pour moult retardataires de se refaire une santé en compagnie des trois rappeurs de Cypress. Ou plutôt de se défaire la santé ! Mais entendons nous bien : Cypress, c’est pas de la soufflette ! C’est de la bombe, un son hip-rock à vous faire verdir de bonheur. Présentés dans une typologie chronologique, les hits sortent du bong : « How I Could Just Kill a Man », « Hand on the Pump », « Insane in the Brain ». Ca scratche, ça roule, c’est cool ! « Dr Greenthumb » met définitivement le feu aux poudres. C’est l’éclate. Et puis, « (Rock) Superstar », s’amuse à paraphraser l’existence présumée des manieurs de guitares fantasmés. Histoire de grosses maisons, de bagnoles de luxes, découverte pour la première fois sur la trame sonore de « Little Nicky », super-production ultra-nulle présentant le burlesque Adam Sandler en progéniture défectueuse de Satan. Mais qui s’en souvient ? Mis à part les quelques déroutés souhaitant posséder une avant-première du fameux « (Rock) Superstar » ? Personne. Brillamment démontré : le « Greatest Hits » permet donc de se remémorer des souvenirs sans intérêt. C’est aussi une façon de planquer quelques titres moins mémorables des dernières productions (« Latin Thugs », « Ez Come Ez Go »). Et enfin, de balancer de subtils appâts en édition limitée (« Can’t Get the Best of Me », « Lowrider »), histoire d'allécher le fan enfumé. « Greatest Hits from the Bong » aligne les psychotropes dansants et remuants. A écouter sans manger. Pour rouler, boire ou fumer. Au final, l’auditeur s’accordera tout de même un petit cake, histoire de se consoler d’une absence de marque : « What’s Your Number », véritable hit from the Bong !