Si à l’origine, cette formation norvégienne pratiquait une musique très électrique, dont l’intensité blanche rappelait une autre formation scandinave qui répondait au nom de Leather Nun, au fil du temps elle s’est convertie à une forme de blues urbain blues plus sombre, plus mélancolique, dont l’amplitude est parvenue à réverbérer des accents empruntés tantôt à Nick Cave, à Grant Lee Buffalo ou encore à Hugo Race. Pour son quatrième opus, l’empreinte des Bad Seeds est encore plus marquée. Et en particulier celle des elpees « Your funeral…my trial » voire « Kicking against the pricks », même si « The deep end » n’est pas constitué de reprises. Hormis le titre d’ouverture, « The kids are on high street », dont la mélodie rappelle le REM des débuts - Sivert Hoyen empruntant même pour la circonstance le timbre de Michael Stipe -, l’hymnique « Elektro vakkum », titre glam rock hymnique dont les guitares sont sculptées dans l’esprit d’un Bowie voire de Mott The Hoople, ainsi que « Hold on to you », trempé dans la magnificence mélancolique, le reste de l’opus est partagé entre blues, gospel, country et rythm’n blues. Un expression sonore ténébreuse, gothique même, vous vous en doutez, au sein de laquelle le baryton profond, grave de Sivert continue d’épancher toutes ses émotions, tout son spleen, sous le couvert de quelque sombre prédiction. Mais tout au long de ce nouvel opus, les plages sont susceptibles de se couvrir d’accents hispaniques (« Stories from the streets » et ses rythmes flamenco, « Hard to come back » et ses répliques dans la langue de Cervantès) ou de swing (« Sail away » traversé par un piano/clavier réminiscent du « Riders on the storm » des Doors). Encore qu’en fin de parcours, la pedal steel ou la lap steel de Doug Pettibon (NDR : un invité de marque !) accentuent nettement la tendance country/blues.