Périodiquement, les musiciens de l6th Horsepower développent leurs projets personnels. Enfin, pas tout a fait, puisque Lilium est aujourd’hui celui de Pascal Humblet et de Jean-Yves Tola ; alors que Wovenhand appartient exclusivement à David Eugène Edwards. Pour enregistrer « Consider the birds », David a bien reçu le concours de l’un ou l’autre collaborateur épisodique ; et notamment de Daniel Memahon au piano. Mais en général, il assume l’essentiel de l’instrumentation. Le chant aussi, bien sûr. Sa voix est toujours aussi expressive, profonde, bouleversante ; et véhicule des paraboles torturées par les démons qui rongent sa conscience. Et en particulier le conflit entre la morale biblique et les tentations sexuelles. Moins expérimental que « Blush music », elpee destiné à sonoriser un ballet, ce troisième opus solo oscille entre climats de mauvaise augure, spectraux, presque sinistres et compositions propices à l’élévation de l’âme. Parfois (« Oil on panel » et l’adaptation de la chanson traditionnelle « Down in yon forest »), on a l’impression de replonger dans l’univers prog surréaliste et austère de Peter Hammill. A moins que ce ne soit celui, plus lugubre, de Nick Cave. La présence d’un piano sonore renforçant cette sensation. Parfois aussi, le rythme tribal, appalachien, palpite au gré de sa poésie sombre. Parfois encore, la technologie moderne opère quelques boucles subrepticement hypnotiques. Bref un superbe album qui aurait pu être dédié aux mémoires de Hank Williams, Nick Drake et de Ian Curtis…