Non, les Etats-Unis n’ont plus le monopole de la pop audacieuse. Non, il ne faut pas avoir souffert de mille blessures pour être cohérent dans ce genre musical. Débarrassé de l’esprit pop sombre qui les hantait, la formation néo-zélandaise vient donc de concocter son deuxième elpee. Un disque sculpté de main de maître, par un certain Ryan McPhun, Californien d’origine et transfuge de The Brunette. Oyez, oyez, troubadours, prenez exemple et soyez fous, car après avoir écouté « Sea Lion », il y a fort à parier que vous changerez vos accords. L’énergie communicative des 3 larrons de The Ruby Suns inondent les dix plages de cette plaque, où rodent les fantômes des Beach Boys et des Byrds. Fini le sourire timide, place à la joie et à la découverte, tout en préservant intacte l’empreinte des ancêtres. Exsangue la discrétion, faut que ça pète, et vite. A croire que le groupe a pris des leçons de puissance chez les All Blacks tant l’énergie et la témérité sont au rendez-vous. Il y circule un esprit de voyage et d’ambition qui fait chaud au cœur. Après avoir savouré des perles comme « Tane Mahuta », « Ole Rinka » ou « Morning Sun », on a vite fait de se foutre de tout ce qui se passe autour, pour n’y rentrer qu’à l’intérieur. S’emmitoufler et laisser agir le charme. Envolé le superflu, il n’y subsiste que l’essence même du bien être et de la félicité. Une bien belle surprise que je vous invite à acquérir sans plus attendre. Voire même de toute urgence.