Sous un titre fallacieux, Hot Chip espérait-il nous faire avaler avoir concocté son dernier elpee « Made in The Dark », à l’abri des sunlights du show bizness ? Ou alors, Alexis Taylor et sa bande de nerd auraient-ils chaussé des lunettes de soleil pour ne pas être aveuglés ? En tout cas, ils remettent le couvert, deux ans seulement après nous avoir infligé une magistrale claque sous la forme de « The Warming ». Souvenez-vous, l’album précédent était blindé à la gueule de singles plus dance les uns que les autres ; et il était rare de passer une journée sans que nos oreilles ne viennent croiser les accords de l’un de ceux ci. Etait-ce un coup de bol d’être parvenu à réunir autant de bombes sur le même support ? Pour rappel, paru en 2004, le premier essai (« Coming On Strong ») n’avait pas vraiment réussi à faire décoller le groupe, même si la galette était déjà d’excellente facture. Ce troisième album était donc solidement attendu au tournant. Au moins pour voir s’ils étaient capables d’égaler à nouveau leur dernière performance. Et manifestement, l’objectif est atteint. Ils auraient pu s’endormir sur leurs lauriers, et enregistrer vite fait un album, afin de rallonger la sauce. Que nenni, c’est à l’issue d’un travail plus introspectif, qu’ils dégainent leurs 13 dernières cartouches, en proposant des sons plus expérimentaux. Une démarche destinée à opérer une recherche plus approfondie du beat. De « Out at The Pictures » en passant par « Bendable Poseable », « Touch Too Much » et « Don’t Dance », on sent la volonté d’emporter l’auditeur dans des lieux plus intimes ou tout son contraire, totalement en exhibition. C’est balancé d’émotion en émotion, que l’on s’enfile les 54 minutes de l’album et l’on finit par tirer son chapeau aux Londoniens, les moins bien habillés de la scène electro. Ce qui, peut-être, est le seul défaut susceptible de leur être reproché.