J’avais été agréablement surpris par leur set accordé début de cette année, dans le cadre du D’hiver Rock à Tournai. J’attendais donc leur tout premier album de pied ferme. Un disque pour lequel, le quatuor a reçu la collaboration du producteur Luc Van Acker (NDR : il est un des membres fondateurs de Revolting Cocks en compagnie d’Al Jourgensen de Ministry, mais a aussi mis en forme une multitude d’elpees de formations électro belges, parmi lesquelles figurent Arbeid Adelt !, The Neon Judgment, etc.) Et il faut reconnaître que ce personnage a apporté un soin tout particulier à la finition des compos. Douze en tout. Dont deux s’écartent de l’ensemble. Tout d’abord « The pop (in) song », une chanson dont les sonorités surannées peuvent rappeler les années 30. Et puis « White man’s right ». Alternant phases mid tempo parsemées de dérapages psychédéliques et envolées d’intensité (parfois presque symphoniques) elles peuvent rappeler le « Stairway to heaven » du Led Zeppelin. D’ailleurs, on a l’impression que les deux guitaristes sont manifestement influencés par les seventies. Et en particulier par les formations de blues/rock basique de l’époque. Pensez à The Cream ou à Free. Un des gratteurs joue d’ailleurs un peu à la manière d’Adrian Gurvitz, un londonien qui avait fondé Gun en 1967 ; un combo responsable d’un hit single, « Race with the devil » (NDR : c’est flagrant sur « Pictures of you » et « On your trail »). Deux fois six cordes dont les riffs ravageurs, tranchants, souvent décapants contrastent avec les mélodies franchement (brit)pop, souvent contagieuses, parfois soulignées d’harmonies vocales glamoureuses (NDR : et le timbre vocal falsetto de Fabrice accentue cette impression), dans l’esprit de Kiss et de Sweet, et balisées par une section rythmique solide, métronomique, parfois même binaire. L’opus recèle bien sûr des morceaux destinés à la bande FM (NDR : ou des singles si vous préférez !). Et notamment « Sentimental zoo », « Messiah of the nineties » ou encore « Foe of needless expenditure » ; mais si l’ensemble tient bien la route, et s’avère même agréable à écouter, on aurait espéré davantage de créativité dans leur chef. Surtout qu’ils en ont le potentiel. Et le final de cet opus éponyme en est la plus belle illustration…