Digne représentant du mouvement Porn Rap aux cotés de Rudy Ray Moore que l'on considère comme les parrains de l’X-Rated Rap, Reid Clarence, aka Blowfly, est une sorte d’antihéros mutilant les tubes de soul, R'n'B, funk, rap et autres standards du rock en hymnes porno. Papy provoc donnant dans le mauvais goût, endossant un nom de scène aux relents de mouche à merde, et paré de ses costumes à la sauce kitsch, Reid débite des parodies classées X avec une rythmique textuelle le plaçant en précurseur d’un genre, notamment sur son tube « Rap Dirty ».
Dans le même temps compositeur R'n'B pour quelques formations mythiques (Betty Wright, Sam & Dave, KC & the Sunshine Band) et Blowfly, rappeur pornographe et légende d’une scène underground, Reid remue les foules et dérange l’opinion publique. Après avoir charcuté tous les genres pendant une vingtaine d’album, Blowfly revient plus inspiré que jamais tout au long de son « Blowfly's Punk Rock Party », une collection de tubes punk revisités sortie chez Alternative Tentacles », le label indépendant de l’ancien leader des Dead Kennedys, Jello Biafra.
Ouvrant le bal de son dernier album par ce qui pourrait être un hymne porno freak ("Punk cock is rock"), Blowfly le ‘World Baddest Nigger’ réchauffe les classiques punk rock des Stooges ("I wanna fuck your dog"), des Clash ("Should I Lay This Big Fat Ho"), des Ramones ("I wanna be fellated"), d'Offspring ("Gotta keep her penetrated") et d’autres Turbonegro, Devo, Black Flag, Billy Idol, Circle Jerks, sans oublier les Dead Kennedys lors d’un spécial "R. Kelly in Cambodia", réarrangé en compagnie de Biafra. Cover dirigé par un Weird al Jankovic du Porn Rap, « Blowfly's Punk Rock Party » demeure un plat énergétique aux textes pétris d'‘explicits lyrics’ et d'un humour bien salé. A consommer sans pudeur.