Il y a bien une bonne quinzaine d’années que votre serviteur suit à la trace les René Binamé. Faut dire que leurs fameux concerts de Noël (Guy Betes et son orchestre) sont à mettre au rang des meilleurs souvenirs. Et il faut remonter à près de 20 ans, pour retrouver les origines de cette formation responsable d’un punk rock alternatif et révolutionnaire. ‘Distillé très lentement, afin de ne pas perdre en route les arômes les plus fragiles’, comme elle s’amuse à le préciser sur son dernier CD. Son titre ? « Le temps payé ne revient plus ». Et il témoigne déjà à lui seul du caractère toujours engagé de nos camarades. « Tic-tac » et « Quelques mots sur le cirque électoral » revisitent l’incontournable album « 71-86-21-36 », même si quelques choristes (Magali, Rachel et Bini) adoucissent les revendications affirmées des textes. Imprimé sur un tempo réminiscent des Wampas, frères de sang de nos Belges, « Société anonyme » illustre parfaitement le propos. Le thème de l’entreprise revient également en force sur le titre enchaîné (au propre comme au figuré) « Djil Copiche ». Caractérisé par ses guitares cinglantes, la reprise du « Mother’s little helper » épouse un rock plus classique. Quant au morceau final, « Final débondé », il a le titre qu’il mérite.
Si le CD est distribué via Bang, il est –suivant leurs principes d’auto-distribution– disponible sur leur site http://www.aredje.net. Vous ne serez pas particulièrement surpris par le genre traditionnel chez les René Binamé, mais sûrement pas déçus non plus. Les Binamé n’ont-ils pas chanté ‘Non, non rien n’a changé, tout a évolué’ ?