Sous-titré "Twist and Shout Volume 1 - 1960-1964", “The Bert Berns Story” réunit une collection de compos déversées, au cours de la première moitié des sixties, par ces vieux juke-boxes qui ne visaient qu’un seul objectif : faire danser. Chanteur, compositeur et producteur, Bert Russell Berns était établi au sein de la "Grosse Pomme" de New York, au cœur du Bronx! Il nous propose ici pas moins de vingt-six plages, toutes signées de sa plume. Des compos d'une durée de 2 à 3 minutes, moulées dans un même format et mêlant soul et pop. Le tout sophistiqué d’arrangements aussi surannés que complaisants. Des arrangements souvent de cordes, aujourd’hui particulièrement irritants pour nos oreilles contemporaines. Berns était un producteur notoire aux States. A l’époque, il jouissait d’une réputation aussi solide que Phil Spector, Leiber et Stoller ou même Holland, Dozier et Holland, les responsables du son Tamla Motown. Il a d’ailleurs bossé plusieurs années pour le label Atlantic. C’est donc envahi par une certaine nostalgie (NDR : à moins que ce ne soit une nostalgie certaine) que l’on écoute "Pour it on" de Sammy Turner ou "Killer Joe" des Rocky Fellers. Ce type de mélodie me rappelle souvent ce qui allait devenir le style ‘yéyé’ français. Rappelez-vous Sylvie Vartan, Richard Anthony, Petula Clark ou encore Frank Alamo. Sous le pseudonyme de Russel Byrd, Bert Berns interprète "You'd better come home". Personnellement, j’ai beaucoup apprécié "Cry to me" du célèbre Solomon Burke. Sa voix était vraiment éclatante. Les Pretty Things lui réserveront une adapatation remarquable, quelque temps plus tard. Et puis le "Twist and shout" des Isley Brothers, un classique immortalisé, ensuite, par les Beatles, évidemment. Ben E King chante "Gypsy". Bert avait coécrit ce titre en compagnie de Leiber, Stoller et du boss d'Atlantic, Ahmet Ertegun. Les voix envoûtantes des Drifters envahissent "One way love". Le "My girl Sloopy" des Vibrations allait connaître un hit international ; mais dans la version des McCoys, un combo au sein duquel militait un certain Rick Derringer au chant et à la guitare. "Here comes the night" clôt ce recueil. Lulu, chanteuse anglaise particulièrement en vogue à l’époque, en avait réalisé une version très attachante. Et Berns a même assuré la production de cette même chanson interprétée par Van Morrison. L'Irlandais drivait alors le Them. Une superbe cover au cours de laquelle un certain Jimmy Page, était venu apporter son concours à la guitare. Il avait même emporté son fuzz box en studio! Que de souvenirs !

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