Les premiers rayons de soleil refont surface, accueillis par une flore fatiguée de la veille hivernale, caressant de sa lumière les tiges encore fragiles et humectées sous une rosée matinale tamisée. Le réveil. Sa musique. De légers frôlements végétaux s’éparpillent ça et là sur le rythme fin de la marche des arthropodes, éveillés par le souffle des cuivres. Le printemps. Orchestre organique dirigé par le multi-instrumentiste Ryan Francesconi. Son arrangement. L’éclatement en diverses phrases remixées par ses invités. Familiar Trees, .Tape, He Can Jog, Sora, Greg Davis, Filfa, Sawako, Midori Hirano, Rdl. : la clique spécialiste de l’ovulation synthétique. Pratiquants minimalistes, ces nomades jouent sur un mode épuré quelques accords électroniques, numériques, s’aventurant jusque dans un bloc opératoire jazzy pour Sora « A Very Lucky Year ». Dans une simplicité absolue. Tel est le maître mot. Simplicité. Des voix discrètes se posent sur un cordon où circulent des notes fraîches et lascives dans la sensualité des archets. L’opus apparaît telle une incitation à l’apesanteur. Francesconi, programmateur hors pair de rêves éveillés, synthétise et développe ses fréquences vibratoires, dont les ondes ont été apprivoisées sur son propre logiciel (Spongefork) fabriqué à cet effet. Cette uniformité sonore assimilée par ses arrangeurs sur Springs, complète le schéma electronica ambient du label de Francesconi, Odd Shaped Case. Une première et pas la moindre pour ce dernier, dans les remix version renaissances polychromatiques.