Aaah Pet Sounds, cette œuvre… mystique. Eternellement placée dans les trois premières places de tous les classements des meilleurs disques de tous les temps. Ce qui, bien sûr, est certainement faux. Mais un tel plébiscite ne naît pas du hasard et cet album marque les esprits comme le fer rouge marque la peau. C’est un ticket sans retour. Quarante ans plus tard, l’heure de l’hommage a une fois de plus sonné. Déjà, l’exercice de la reprise s’avère souvent périlleux. Le tribute, c’est carrément la chronique d’une mort annoncée. Mais celui-ci, sans pour autant afficher un sans faute, s’en sort assorti de quelques honneurs. Au rayon des bonnes surprises, citons le spleen de Centro-Matic (« Don’t talk (Put Your Head On My Shoulder) »), Dayna Kurtz et « Sloop John B. » (la préférée de votre serviteur sur l’album original) en version slide, Patrick Wolf (« I Just Wasn’t Made for These times ») parfait en crooner anémique et The Wedding Present qui offre un traitement lo-fi d’une sombre mélancolie à « Caroline, No ». Comment ne pas citer Daniel Johnston qui chante plus faux que jamais et massacre allègrement « God Only Knows » mais de façon si touchante que c’en devient tendrement jouissif. Mais les plus franches réussites du disque sont à mettre à l’actif de Micah P. Hinson qui confère à « I’m Waiting For The Day » un coté folk roots absolument transcendant et aux Oldham Brothers, qui ouvrent les hostilités par une superbe version dépouillée de « Wouldn’t It Be Nice » à peine enjouée. Il était, il faut le signaler, bien difficile d’embrayer après ces performances de choix. Bonnet d’âne donc pour Vic Chesnutt et son vocodeur à gerber (à vouloir éviter à tout prix l’exercice de style). Les autres se contentant d’être sages et de passer inaperçus. Mais comme développé plus haut, gageons que l’ensemble des participants était en possession du précieux sésame en aller-simple.