Pas fou, ce DJ Krush ! Au lieu de confier ses expérimentations à des confrères remixeurs et, ainsi, prendre le risque d’être témoin de leur sabotage potentiel, le jeune homme a tout simplement eu la lumineuse idée de les reprendre en main lui-même. Il s’est donc enfermé dans son laboratoire afin de créer, à partir de nouveaux ingrédients, une forme hybride de sa propre médecine. Résultat : un excellent ‘best of’ autoremixé et divisé en deux disques. Le premier, à tendance hip-hop et intitulé « Lyricism » est consacré, comme son titre l’indique, au côté lyrique de l’œuvre du DJ. Les chants assurés, entre autres, par Company Flow, Zap Mama, Esthero, Anticon ou encore Mos Def, regardent leur enveloppe originelle agrémentée d’une couche supplémentaire de beats obscurs. La solution confère à l’ensemble une profondeur qui manquait à certains des morceaux initiaux.
La seconde partie, « Soundscape », est consacrée aux ouvrages trip-hop instrumentaux du japonais. On y retrouve les collaborations de - notamment - Opus, ?uestlove (The Roots), DJ Shadow ou Ken Shima. Supérieur au premier disque, celui-ci entraîne l’auditeur un poil plus loin dans l’univers expérimental du DJ. Les splendides nouvelles versions de « Duality », « Day’s End », « Still Island » et « Endless Railway » justifient à elles seules la démarche de Krush, prouvant véritablement que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Efficace.