Tête pensante des Decemberists, Colin Meloy s’est offert en 2006 une petite escapade en solitaire sur les routes américaines, emportant dans ses bagages une guitare acoustique pour seul matériel. De New York à Los Angeles en passant par Chicago, l’interprète a tranquillement parcouru le pays afin de s’offrir deux petites semaines d’entretiens privés entre lui et son public. Deux ans plus tard paraît « Colin Meloy Sings Live ! », le fruit d’une virée qui risque de rendre vert de jalousie la majorité des fans internationaux du bonhomme. Et pour cause, il n’a pas consenti à emporter sa gratte sèche en dehors des frontières états-uniennes.
Quelques privilégiés ont donc pu se régaler de versions dépouillées de plusieurs compositions des Decemberists, interprétés en solo par leur géniteur. Celui-ci parcourt ainsi le meilleur de la discographie de sa formation (« Here I Dreamt I Was An Architect », « On The Bus Mall », « The Gymnast, High Above The Ground », « A Cautionary Song ») mais ne se gêne pas pour présenter également le plus mauvais de ses écrits tel qu’un « Dracula’s Daughter », fredonné avec dérision.
Excellente transposition live contenant quelques clins d’œil aux idoles de l’interprète (Pink Floyd, Shirley Collins, R.E.M.), « Colin Meloy Sings Live ! » aurait néanmoins pu inclure l’un ou l’autre extrait de « The Crane’s Wife », dernier essai des Decemberists, publié quelques mois après cette tournée. Mais au terme de l’œuvre, on reprochera principalement à l’homme d’avoir snobé le reste d’un monde qu’il lui reste pourtant encore à conquérir.