Ibrahim Maalouf, que l’on a pu voir dernièrement aux Nuits Botanique aux côtés de Yaël Naim, distille un savant mélange de jazz et de musique orientale nappé d’une légère couche de musique électronique. Ode aux pérégrinations multiculturelles, « Diasporas » est le résultat de quatre longues années de labeur durant lesquelles le trompettiste a virevolté de Paris à Beyrouth, en passant par Montréal. De ces voyages sont nées onze compositions bien produites mais par trop souvent inégales. En effet, bien que la fusion des genres musicaux de ce « Diasporas » soit quasiment impeccable, Maalouf a parfois tendance à se perdre dans des complaintes interminables (« Last Wishes », « Shadows »). Et lorsqu’il joue la carte de l’audace, le résultat n’est malheureusement pas plus convaincant. En atteste « Missin’ Ya (Night In Tunisia) », reprise du « Night In Tunisia » de Dizzie Gillespie, dont on ne comprend ni les tenants ni les aboutissants. De cette œuvre, on retiendra essentiellement les quelques plages improvisées qui démontrent de la manière la plus adéquate l’étendue du talent du jeune trompettiste. Pas mal, ni plus ni moins.