Originaire de Louisville, dans le Kentucky, Dead Child n’est autre que le nouveau projet de David Pajo, ex gratteur de Tortoise et de Zwan. Flanqué de ses compères Todd Cook et Michael McMahan, il a décidé de délaisser le post rock de Slint pour investir un metal estampillé années 80, s’inspirant des premières offrandes de Metallica et d’Iron Maiden. Un bon conseil, si vous êtes amateurs d’expérimentations téméraires et de projets avant-gardistes, passez votre chemin ; nous sommes ici bel et bien en présence d’une apologie du heavy metal dans ce qu’il a de plus basique. Un concept prôné brillamment par ce nouveau combo brut de décoffrage.
Ce qui démarque Dead Child de ses principales influences, c’est sans nul doute le chant. Il n’est jamais hurlé et évoque, dès la première plage, la technique vocale de Jello Biafra des Dead Kennedys ou encore le timbre si particulier de Joey Belladonna d’Anthrax. Du reste, le son et l’atmosphère de ce skeud endiablé ne sont pas si éloignés des débuts de la scène thrash et hardcore de la Grosse Pomme, à l’époque où Black Flag, Suicidal Tendencies, Gang Green et D.R.I. écumaient les clubs les plus infréquentables de la West Coast. La galette est une parfaite réussite, tant sur le plan de la production, que sur la qualité des compositions. Néanmoins, nous passerons l’éponge sur un artwork quelque peu bâclé.
L’album démarre sans préliminaire sur un « Sweet Chariot » au refrain entêtant, pour se terminer en apothéose par un « Black Halo Rider » au final plus qu’hypnotique. Car à aucun moment, ce premier effort ne s’essouffle. Chaque titre fait mouche dès la première écoute. Les riffs sont incisifs, la basse ronfle tel un moteur de Harley, et le groove vous prend aux tripes sur les irrésistibles « Never bet the Devil your Head » ou « Screaming Skull ». Si «Angel of the Odd » s’impose comme un hommage ultime au « Kill’ em All » de Metallica, « Wasp Riot » n’a aucun lien de parenté avec le groupe de Blackie Lawless, ni l’auteur du classique « Fire Down Under ». Ni passéiste, ni conservateur, Dead Child apporte au contraire un souffle de fraîcheur sur une scène metal qui, à force de renier ses origines, prépare inconsciemment le scénario d’un nouveau Spinal Tap…
Une heureuse surprise à l’aube d’un été qui s’annonce très lourd !