La musique de Piers Faccini est à l’image de son créateur : sans frontières, sans barrières. Moitié italien, moitié britannique, résidant en France et enregistrant aux Etats-Unis, Piers Faccini applique cette universalité à son art : percussions, influences celtiques, instruments un peu exotiques (mandoline, kora, kamanech, bohdra, etc.) Ici, aucune place pour la démonstration et le roulage de mécaniques. Les compositions sont aériennes, les guitares acoustiques de Piers d’une légèreté inouïe. Sa voix murmurante capte immédiatement l’attention.
« Each Wave That Breaks » ouvre l’album tout en douceur. Son titre n’aurait pas pu être plus adapté, on sent presque les vagues mourir à nos pieds. Et parmi les chœurs, on retrouve rien moins que Ben Harper, invité à partager quelques chuchotements. « Sharpening Bone » disparaît dans un hypnotique maelström de percussions et de vocaux tribaux. « If I » lorgne du côté du Mississippi avec un harmonica bien cradingue comme l’amateur de blues les aime. Le temps de s’égarer dans l’atmosphère étrange de « Midnight Rolling » et on retombe dans l’extraordinaire feeling blues de « Talk To Her ». La production de JP Plunier est irréprochable. La section rythmique coule de source et les nombreux invités colorent agréablement ces quatorze plages tout en ambiances. Un disque envoûtant.