Pour enregistrer leur deuxième album, Futureheads a fait appel au producteur Ben Hillier, mieux connu pour avoir mis en forme l’un ou l’autre opus d’Elbow, de Doves, de Depeche Mode ou de Blur. Ce qui ne change pas grand-chose au style musical pratiqué par le quatuor de Sunderland. Enfin, presque. En fait les quatre premiers fragments de l’opus renouent avec leur post-punk-new-wave particulièrement efficace, souligné de superbes harmonies vocales, qui avait fait merveille tout au long de leur elpee éponyme. Aussi bien l’âpre et vindicatif « Yes/No », le frénétique « Cope » et ses vocaux opératiques, vaguement réminiscents du « Bohemian Rhapsody » de Queen, l’impitoyable « Fallout » et ses riffs spasmodiques à la XTC ainsi que le contagieux « Skip to the end ». Les deux plages suivantes sont tout aussi intéressantes, mais démontrent surtout que le combo est aussi capable d’élargir son horizon sonore. Et puis, la guitare acoustique y fait son apparition. Tout d’abord, l’énigmatique et le menaçant « Burnt ». On s’imagine alors observer le ciel jaunâtre, fiévreux, juste avant que n’éclate la tempête. L’élégant et dramatique titre maître, ensuite. Un hommage aux victimes de l’accident d’avion, au cours duquel 8 joueurs de l’équipe de football de Manchester United, ont péri, en 1958. Il y a encore bien « The return of the berserker » qui nous replonge dans le punk agressif et furieux du « 154 » de Wire. Comme en 1979 ! Et puis rideau. A partir de ce moment, on a l’impression que le groupe s’est essoufflé. Ou est tombé en panne d’inspiration. La mélodie de « Worry about it later » semble un peu trop pompée chez Manic Street Preachers, « Favours for favours » lorgne sans grande conviction vers le Jam et la ballade « Thursday » est plus que dispensable. « Face » tente bien de retrouver des couleurs, mais ne parvient qu’à rappeler vaguement le « Happy house » de Siouxsie & the Banshees. Dommage !