Originaire d’Australie mais expatrié à Londres depuis 2003, Pendulum nous propose son nouvel opus, “In Silico”, un disque qui fait suite à “Hold Your Colour”. Le groupe de drum n’ bass a cependant décidé de changer d’orientation en ajoutant diverses influences dans sa solution sonore. Rock tout d’abord. Dans l’esprit de Linkin Park, Muse ou encore Tool. Mais également dance et electro. Un cocktail particulièrement explosif mais également unique en son genre.
Titre d’ouverture, “Showdown” s’ébroue sur un rythme dance-floor rehaussé par la présence d’une voix. Mais très rapidement, le chanteur retourne dans l’ombre afin de laisser la place à de la drum n’ bass. Et on en a pour toute soirée. Ou presque ! “Different” risque de faire sourciller les fans de Prodigy. Motif ? Une étrange similarité rythmique avec son “Slap My Bitch On”. Les morceaux sont longs. La plupart durent plus de cinq minutes. Etait-il d’ailleurs nécessaire d’en remettre chaque fois une couche ? En éludant quelque peu la matière première, les plages –plus courtes alors– auraient évité une certaine sensation de lassitude, en fin de parcours. “Propane Nightmares” et “Granite”, les deux singles de l’album sont évidemment beaucoup plus abordables. S’il est clair que les puristes de la d&b risquent fort de ne pas trop apprécier l’orientation dance-floor, il faut reconnaître que l’expérience opérée par Pendulum s’avère très intéressante.
Alors que la première moitié de l’elpee accentue l’aspect drum n’ bass, la seconde se révèle davantage rock. L’instrumentation libère encore ses effets dus aux distorsions électroniques, et le synthé est bien évidemment de la partie, mais le rythme change. Et les mélodies s’adaptent en conséquence. “The Other Side” rappelle même la bande à Matthew Bellamy, alors que “Mutiny” est traversé de soli de guitare sculptés dans le hard rock. On a même droit à de la sèche sur “9,000 Miles”, même si l’ensemble épouse à nouveau un profil plus drum n’ bass que rock n’ roll.
On pardonnera à « In Silico » les quelques bémols comme la longueur des titres et une certaine répétitivité, mais cet opus est finalement d’excellente facture. En outre, il devrait plaire tant aux amateurs de drum n’ bass que de rock. D’ailleurs les remarques procèdent probablement des grandes attentes que les médias projetaient sur le groupe après leur excellent “Hold Your Colour”. A écouter et à voir absolument.