Indian Jewerly est une formation issue de Houston dont la musique puise à la fois dans la noisy, le psychédélisme, la drone, le space rock, l’expérimental, le shoegazing, le post rock et l’ambient. Et la liste est loin d’être exhaustive. Instrumentation conventionnelle et technologie moderne font ici bon ménage au sein d’un univers sonore hanté par les spectres de Coil, Amp, Flying Saucer Attack, les Warlocks, Suicide, My Bloody Valentine, Velvet Underground, Jesus & Mary Chain, Can et les ‘Frippertronics’ de… Robert Fripp. Il doit y en avoir d’autres, mais je vous laisse le soin de les découvrir. « We are free ! » constitue leur second opus. Tout au long des quatorze fragments aventureux et visionnaires de cet elpee, Indian Jewelry crée son propre langage sonique, surréaliste, capricieux, excentrique, viscéral et ma foi particulièrement ample. Des compos comme « Walking on the water » et « Nonetheless » évoquent ainsi un Joy Division bruitiste alors que la mélodie sinusoïdale d’« Everyday » aurait pu naître d’une jam session acoustique entre les Mamas & Papas et Syd Barrett. Dans un autre registre, « Hello Africa » nous replonge dans l’univers tribal, hypnotique, funèbre et à la limite du vaudou de David Byrne ; même si les boîtes à rythmes ainsi que l’électronique jouent un rôle majeur tout au long de cette plage. Plus pop, « Pompeii » est tramé dans les cordes de guitare chatoyantes, réminiscentes de Galaxie 500, alors qu’imprimé sur un tempo technologiquement viscéral, « Too much honkytonking » palpite comme à la plus belle époque de Public Image Limited. Probablement le meilleur titre de l’elpee. Qu’il partage avec l’hypnotique, obsessionnel, « Bird is broke (won’t sing), plus krautrock que nature. Une œuvre riche, expérimentale, difficile à assimiler, mais terriblement créative.